DEUXIEME PARTIE, CHAPITRE 4

Quand elle eut fait le nœud de sa capote, elle s'assit sur le divan et resta silencieuse

Dans le domaine des récits qui ne s'apprécient qu'en connaissance de leur contexte d'origine au risque d'être mal interprétés, on est pas mal.

Je me risquerai bien à une réécriture, où Rosanette après avoir partagé une baise avec Frédéric s’assoit sur le divan en contemplant silencieusement son amant qui ayant joui unilatéralement dans cette capote désormais usagée, vient de s'endormir.

Plus que la lecture pour le plaisir de la découverte, de la beauté ou que sais-je, ce qui m'intéresse c'est de passer le temps. Quand je lis, je suis certain d'être en vie. Quand je me laisse aller dans un récit de fiction ou dans un essai d'économie politique, je me baigne dans l'illusion d'entrer en interaction avec l'auteur, de me lier à son imaginaire et d'oublier ma condition.

Pour ce qui est de l'écriture aujourd'hui je crois que c'est surtout un moyen d'évacuer un surplus de préoccupations et de questions sans réponses. J'essaie généralement d'écrire ce qui devrait un jour me rappeler et me ramener à l'état dans lequel je me trouvais à ce moment là.

A force d'écrire quotidiennement sur toutes sortes de sujets, de lire beaucoup de journaux, d'entretiens, beaucoup de conversations et d'émettre des paradoxes pour éblouir, il avait fini par perdre la notion exacte des choses, s'aveuglant lui-même avec ses faibles pétards

A force d'écrire tous les jours sur tout et n'importe quoi, de lire tous les titres de son feed, de répondre à beaucoup de threads, et d'enfoncer des portes ouvertes, il avait fini par s'enfermer dans une bulle cognitive, s'aveuglant petit boze par petit boze.

L'absence l'avait idéalisé dans son souvenir ; il revenait avec une sorte d'auréole et elle se livrait ingénument au bonheur de le voir